L'action instaure d'une part le vecteur primordial de la perception de l'espace, d'autre part les pilotis même de tout récit. Claude Levy-Leboyer détermine ainsi les rapports entre action et perception : « L'environnement est perçu et évalué à travers et par l'action, la séquence d'action étant inséparable de la perception dont elle constitue à la fois une fonction essentielle, un des moteurs et le feed-back qui permet de vérifier que l'élaboration perceptive est pertinente ». Les pérégrinations, le voyage, sont des initiatives capitales, dans la mesure où elles introduisent des distances, diversifient l'espace vécu, et sont souvent l'occasion d'une épreuve, d'une quête et d'une évolution. Leurs motivations sont très révélatrices de la psychologie du sujet, de sa situation, de sa corrélation au monde. Dans ce cadre, nous pensons à Michel Butor, surtout parce qu'il est l'inventeur et le promoteur de l'itérologie, science des déplacements humains et de leurs relations au texte .