La récurrence du phénomène de la migration peut être assimilée, chez la majorité des romanciers africains, à un désir ardent de s`écrire pour raconter leur destin et celui de leurs sociétés culbutées et condamnées à vivre dans l`errance et l`instabilité identitaire. C`est dans cette perspective que le roman négro-africain d`expression française évoque de nombreuses causes et conséquences de la migration des femmes, une migration dont les écrivains eux-mêmes, comme plusieurs de leurs personnages, ont fait l`expérience.
La richesse et l`abondance des récits qui traitent de cette probléma-tique existentielle nous obligent à limiter notre corpus aux écrits de Calixthe Beyala. Il s`agira, donc, de parler, en se référant essentiellement à l`oeuvre romanesque de cette franco-camerounaise, de la migration comme un remède individuel à l`exclusion sociale et comme un voyage vers un ailleurs plus clément, de la migration comme rupture avec une identité imaginaire ou réelle, mais aussi de la migration comme une occasion d`évasion spirituelle et d`épanouissement socioculturel.