Printing ISSN 2073-4042
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L`espace : un repère identitaire dans le métadiscours de Mohammed Dib

Avec ses derniers écrits, Tlemcen ou les lieux de l`écriture, L`Arbre à dires, Simorgh et Laëzza, Mohammed Dib opère un véritable retour sur lui-même à travers son métadiscours qui propose un ensemble réflexif de ses différentes expériences de vie dans leur interrelation avec son parcours d`écrivain, et marquant ainsi le tracé d`une quête du sens. Le métadiscours est à la fois un espace de singularité et de pluralité : « L`énonciateur dialogue avec son propre discours »
Dans l`emploi de la notion spatialité en littérature, la première image qui nous vient à l`esprit est celle de l`inscription du mot sur la page : c`est une opération qui marque la rencontre entre les signes linguistiques. Pour Paul Ricœur, la spatialité est une observation menée pour engendrer une réflexion : « une œuvre s`enlève sur un fond opaque du vivre, de l`agir et du souffrir, pour être donné par un auteur à un lecteur qui la reçoit et ainsi change son agir. »
La manifestation de la spatialité permet à l`analyse du discours d`aller au-delà de la dimension physique pour une réflexion plus approfondie : « le sens tactile, s`il offre une grande richesse et s`il permet de nouer des rapports d`intimité aiguë avec les choses» Il s`agit pour nous d`appréhender le monde dibien à travers le sens de vision donc seul le regard de l`auteur est capteur d`image et de sens.
Dans le métadiscours dibien, les images circulent pour dessiner la pensée de son producteur. Nous sommes dans un univers à la fois concret et abstrait où l`écrivain établit un contact singulier avec le monde. Le métadiscours dibien nous propose la représentation du contact de l`Homme avec lui-même et puis avec tout son environnement : « Cela m`a ouvert un vaste champ de réflexion. Qui, de lui ou de moi, est l`étranger de l`autre, ou le plus étranger, ou le moins étranger? » Nous constatons chez l`auteur le déroulement d`un itinéraire tout entier qui façonne sa vocation littéraire : une rencontre permanente entre vie vécue et vie écrite. La position dibienne marque son rapport existentiel par des normes et des codes. La voix dibienne est structurée par un large processus de symbolisation. Il est intéressant de noter que l`esprit humain fonctionne dans des situations où les images spatiales sont intimement liées à la pensée. Dans ce cas, la réflexion peut s`exprimer d`une manière explicite ou implicite : « Plus sûr que le monde est une maison hantée, mais tout de même ! Plus surement, en revanche, un cliché est le masque sous lequel son non-sens nous dévisage. » La spatialité s`inscrit dans le métadiscours dibien à travers une graduation qui part du plus large au plus limité.

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تاريخ النشر
2018-12-01
المؤلفون
Hichem Belmokhtar
(Centre Universitaire de Tissemsilt – Algérie)
الكلمات المفتاحية
métadiscours, Dib, voix, identité